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le 27 septembre 2015

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Candidature de Paris aux JO 2024 : d'abord l'humain ! - intervention au conseil de Paris

le 13 avril 2015

Candidature de Paris aux JO 2024 : d'abord l'humain ! - intervention au conseil de Paris

Le Conseil de Paris a voté ce lundi 13 avril son soutien officiellement la candidature Paris à l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

 

Nous saluons cette décision d’engager pleinement la ville de Paris dans cette candidature.

 

Le PCF salue l'orientation que prend cette candidature, en tenant compte des exigences portées par les élus communistes quant à une conception humaniste de ce que doivent être les Jeux Olympiques aux 21ème siècle.

 

A partant d'abord de l'humain, nous voulons que la candidature de Paris soit un souffle nouveau pour le sport en répondant aux besoins des populations. Paris, peut être le lieu de la résurgence d'un idéal collectif, universel, soucieux de laisser un héritage pour le monde entier.

 

Si nous voulons des Jeux durables qui mettent le sport au service de l'être humain et de son émancipation, il faut s'attacher à libérer le sport de sa marchandisation et reconquérir l'idéal humaniste.

 

Les élus communistes ont emis le souhait d'une concertation populaire sur le projet olympique. Pour faire entendre les exigences populaires, condition de la réussite des Jeux, le groupe PCF-FDG a proposé la création « des comités populaires pour la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques ». Leur rôle sera de porter les exigences et les recommandations des citoyens.

 

Le groupe PCF-FDG a également fait entendre auprès de la Maire l’exigence de l’engagement financier de l’Etat. Nous proposons un programme pluriannuel national, soutenu par un budget sport à hauteur de 1% du budget de l’Etat. Un programme finalisé au développement des installations sportives de proximité, au développement du sport pour tous, avec un effort important sur l’accessibilité des lieux de pratique, au soutien important du mouvement sportif. C'est un programme que nous inscrivons dans un cadre, que nous appelons « Loi Olympique », bâtie sur une conception du service public des sports moderne et de qualité.

 

 

 

Candidature de Paris 2024 : d'abord l'humain

Intervention de Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe communiste - front de gauche au Conseil de Paris du 13 avril 2015

 

 

Madame la Maire, Monsieur le Préfet, mes cher-es collègues,

 

En me demandant "pourquoi organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques?", je me suis posé une question : quels seraient les mots que j'aurai envie de dire aux parisiens, au monde entier et au Comité International Olympique, pour motiver la candidature de Paris?

D'abord l'humain. Puis le partage, la solidarité, la joie de vivre librement et de s'émanciper à travers une culture universelle du progrès qu'est le sport.

Nous voulons que la candidature de Paris soit un souffle nouveau pour le sport en répondant aux besoins des populations. Paris, peut être le lieu de la résurgence d'un idéal collectif, universel, soucieux de laisser un héritage pour le monde entier.

En me demandant "pourquoi ?", j'ai relu ces mots de Nelson Paillou, ancien président du CNOSF, qui a accueilli à Paris le congrès du centenaire du CIO en 1994. Après un siècle d'olympisme, il nous disait :

"Si l'on veut que le sport ait un avenir, il faut qu'il soit humain. S'il échappe à l'homme, il disparaitra, comme il a déjà disparu par le passé. Mais il peut disparaitre par la perfidie, l'arrivisme des hommes ou la rentabilité abusive des pratiques sportives".

J'irai plus loin que lui. Si nous voulons des Jeux durables qui mettent le sport au service de l'être humain et de son émancipation, il faut s'attacher à libérer le sport de sa marchandisation et reconquérir l'idéal humaniste.

Sur les contradictions qui traversent l'olympisme, Nelson Paillou nous disait que "l'essentiel est d'en parler, sans doute, mais ce n'est pas suffisant. Il faut convaincre, triompher pour qu'au troisième millénaire ce ne soit pas les jeux du cirque qui s'imposent mais le sport humaniste qui triomphe".

En définitif, l'avenir des Jeux dépend de la manière dont les forces du progrès dans le monde seront capables de les inscrire plus étroitement dans la logique de la déclaration universelle des droits de l'Homme, vers plus de démocratie, de paix et de justice sociale.

Si nous voulons une candidature qui rassemble largement, qui soit utile aux populations et aboutisse, il faut parler franc et être lucide. Nous entendons des critiques justes sur les dernières éditions, elles seront un atout si nous en faisons des exigences populaires et les conditions de la réussite des Jeux du 21e siècle.

Pour cela, nous proposons de créer « des comités populaires pour la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques ». Leur rôle sera de porter les exigences et les recommandations des citoyens. Je pense d'abord à ces militants qui font vivre le sport. Écoutons leurs demandes, notamment en termes d'accès au sport pour tous, de développement de l'EPS à l'école, d’équipements et de financement du sport. Mon collègue Sergio Tinti reviendra sur ces aspects.

Nous devons anticiper ce que sera le monde en 2024. Alors que la situation internationale est marquée par l'accroissement des inégalités et de nombreuses guerres, la solidarité entre les peuples est de première importance. Nous devons construire une voie solide, universelle, pour un monde de partage et de progrès dans lequel le sport joue un rôle essentiel de formation des citoyens du monde.

Notre candidature peut s'incarner à travers des symboles forts. Parlons de partage en mettant fin à la frontière du périphérique par l'écriture d'un trait d'union entre Paris et sa banlieue. Ou encore, garantir l'égalité entre les femmes et les hommes et la mixité des compétitions sportives en s'appuyant sur le combat initié à Paris dès 1921 par Alice Milliat. Nous devons vaincre le racisme et l'antisémitisme et nous inspirer de celles et ceux qui se sont mobilisés en 1936 contre la récupération des Jeux par les nazis. Nous pouvons incarner des jeux écologiques avec, par exemple, la reconquête de la Seine et de la petite ceinture ferroviaire pour des déplacements non polluant. Et plutôt que la pollution mercantile de l'espace public par les sponsors, menons un travail de mémoire, en suivant l'exemple du voeu que nous avons adopté pour nommer Bercy Arena Alain Mimoum.  

Cette candidature doit être le symbole de la relance économique : un accélérateur pour l’emploi et l’aménagement des territoires déshérités. Les investissements publics doivent répondre aux besoins des populations plutôt qu'aux intérêts privés.  

L’idée d’une candidature « low-cost », défendue par ceux qui ne veulent pas mettre un centime, ne serait rien d’autre que la poursuite des politiques d’austérité.
Pour nous, la question est tout autre, le plus important c'est l'héritage laissé aux populations en accord avec nos engagements. La construction du village olympique sera un plus pour le logement social et étudiant, le développement des transports en commun est un atout pour lutter contre la pollution ainsi que pour l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Mais nous devons agir fermement pour que l'État s'engage sur un budget ambitieux.
Travaillons, dès maintenant sur un plan de financement pour les 9 ans à venir. Aujourd’hui le budget national consacré au sport est ridicule : 0,14% ! C'est l’occasion de relancer la mobilisation sur le financement du sport à hauteur de 1%.
Une loi olympique pourrait parfaire la description de notre mobilisation sur la place du sport en France et les conditions de son financement.

Madame la Maire, mes cher-es collègues, si nous avons une carte à jouer, c'est celle d'une candidature différente ancrée dans des valeurs humanistes avec une ambition nouvelle pour le sport.

 

 

Paris 2024 : les 3 piliers d'une candidature populaire

Intervention de Sergio Tinti, président de la 7e commission, conseil de Paris PCF/FDG  et conseil délégué au sport du 19e arrondissement.

 

 

Madame la Maire,

 

Un grand projet sportif, tel que les Jeux Olympiques et Paralympiques, doit être l’occasion d’une mobilisation populaire exceptionnelle, impliquant les Parisiens et les Franciliens.

Le sport est un opérateur de changement. Il faut s’emparer des potentialités de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, pour amorcer la réforme de la place du sport à Paris ainsi que dans notre pays.

Nous ne sommes pas les seuls à en être convaincus. En amont du vote dans les derniers Conseils d’arrondissements du mois de mars, le Comité des Offices du Mouvement Sportif Parisien s’exprime non seulement en faveur des JO, mais aussi sur la nécessité d’un engagement important et ambitieux de l’Etat sur la durée. Nous partageons cette conviction.

Cette ambition ne peut se contenter d’un budget national du sport à 0.14%. Nous demandons un programme pluriannuel national, soutenu par un budget sport à hauteur de 1% du budget de l’Etat. Un programme finalisé au développement des installations sportives de proximité, au développement du sport pour tous, avec un effort important sur l’accessibilité des lieux de pratique, au soutien important du mouvement sportif. C'est un programme que nous inscrivons dans un cadre, que nous appelons « Loi Olympique », bâtie sur une conception du service public des sports moderne et de qualité.

C'est ce même service public qui aujourd’hui est remis en cause à Paris dans un long conflit qui,  né sur des revendications de « prime du dimanche », se transforme en confrontation entre droit aux pratiques sportives et droit à une juste rémunération.

« L’amour de Paris pour le sport » ne peut pas s’envisager en dehors d’un service public du sport de qualité.

C’est bien pour l'amour du service public que nous pensons que le sport doit être le premier bénéficiaire de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en 2024. 

Cette candidature ne pourra donc pas créer de dynamique si nous ne l’envisageons pas comme un investissement.

Un investissement économique, c'est ce que nous appelons l’héritage des Jeux - sur lequel mon ami Nicolas Bonnet s’est déjà exprimé, en réponse aux besoins et exigences des populations.

Mais c'est aussi investissement humain. 

Comment faire pour que notre candidature s’imprègne d’une dynamique populaire ? Comment réussir la fête avec les populations ? Comment garantir une connotation populaire à cette « loi Olympique » que nous demandons avec le mouvement sportif et quelle cohérence avec notre projet de société ?

Trois piliers pour donner un sens populaire à notre candidature :

L’école : du primaire à l’université.

Il faut  s’appuyer sur l’école comme lieu privilégié de démocratisation des pratiques sportives. Il faut s’appuyer sur le sport scolaire, trop souvent négligé, comme un vecteur de transmission de valeurs essentielles à la formation des citoyens de demain. 

 

Les clubs et les associations sportives : organismes dans lesquels se mélangent partage d’émotions et partage de compétences, courroie de transmission des valeurs sportives universelles qui font tant défaut dans notre société aujourd’hui. 

Le mouvement des bénévoles est une belle expression de l’engagement citoyen le plus noble, car désintéressé et souvent indispensable à la pérennisation des clubs d’événements sportifs,  exemple le plus réussi de« l’intergénérationnel » que nous prônons dans notre politique de la Ville.      

C’est dans ce cadre que notre proposition de comités populaires  pour la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques, trouve tout son sens.

A Paris, ces Comités - réunissant le mouvement sportif Fédéral, le mouvement associatif local, le sport scolaire, et les citoyennes et citoyens - pourraient donc voir le jour donnant aux Offices du  Mouvement Sportif Parisien, pour lesquels nous avons demandé une refonte, un rôle de coordination.

Dans ces perspectives, les formes de concertation publique qui seront proposées, devront permettre de faire remonter les exigences et inquiétudes des populations. Afin que même les plus sceptiques puissent être entendus, et que le débat soit constructif.

Il faut que les parisiennes et le parisiens puissent s’emparer de ce débat populaire afin de se réapproprier l’idéal olympique etde réfléchir à ce que signifie « faire société ». 

Si, comme vous le souhaitez Madame la Maire, la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024 doit raconter une histoire, selon les conditions que nous proposons, voilà ce qu'elle pourrait  être : l’histoire de la génération 2024, et du Paris que nous voulons lui laisser en héritage.

Candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024

Par Sergio Tinti, le 31 mars 2015

Candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024

Les JO, depuis toujours, cristallisent beaucoup de questions de société. Dans la longue histoire des Jeux, il y a toujours eu de vifs débats et des bagarres idéologiques : des campagnes de promotion, de boycott, d'instrumentalisation politique. C’est sans doute — justement — parce qu'il s'agit de valeurs universelles, d'un idéal de progrès et d’humanité. En effet, par son ancrage historique, économique et social, le sport est, et sera toujours, un enjeu idéologique, politique et de civilisation.

 

 Le vœu qui nous est présenté ce soir nous satisfait dans son ensemble. Il contient plusieurs contributions, apportées par notre groupe, notamment :

- au sujet de la dynamique que pourrait générer cette grande manifestation, autour des valeurs universelles de l’Olympisme et des valeurs fondatrices de notre République pour les générations futures ;

- sur l’effet d’accélérateur des Jeux pour tous les projets d’aménagements du territoire qui permettraient une réelle amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens en matière d’emploi, d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, en matière de lutte contre la pollution, en matière de transport et de logement ;

- au sujet de la proposition d’un plan spécifique pluriannuel, visant le développement des pratiques sportives scolaires ;

- au sujet du financement de cette candidature, qui — et c’est un point qui nous semblait essentiel — ne saurait se faire au détriment des politiques municipales.

 

Nous avons par ailleurs soumis d’autres propositions, comme celles concernant :

- le rôle du sport comme vecteur essentiel pour l’émancipation humaine, la lutte contre le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, la xénophobie, et pour la promotion des Droits de l’Homme et l’égalité entre les femmes et les hommes ;

ET

- la création de comités populaires pour la réussite des Jeux, afin de garantir une réelle participation citoyenne à leur organisation.

 

Sur ces bases, c’est avec beaucoup de lucidité que nous essayons de répondre à deux questionnements légitimes :

Peut-on construire de nouveaux Jeux ?

Pourquoi organiser des Jeux et pour qui, dans un contexte économique d’austérité ? 

Peut-on construire de nouveaux Jeux ?

De justes critiques se font entendre au sujet des conditions d'attribution des villes hôtes : investissements inconsidérés et sans lien direct avec les besoins des populations, dérogations fiscales, soupçons de corruption, etc. Nous partageons ces critiques avec un grand nombre de Français, conscients que l’esprit olympique se confond malheureusement de plus en plus avec le « sport business ». Mais nous ne nous résignons pas face au constat affligeant de la gouvernance des grands événements sportifs, trop souvent exemples de dérives capitalistes, antidémocratiques, marqués par des bénéfices économiques — liés, notamment, à la médiatisation des événements — qui ne sont jamais redistribués aux populations. Nous devons nous saisir de ces critiques pour en faire des exigences populaires et de développement du sport en lien avec les besoins des populations. La question de transformer en profondeur l’Olympisme – qui ne fait qu’épouser la mondialisation économique – doit être posée.

Le sport ne doit pas être placé au-dessus ou en dehors des règles démocratiques et éthiques, de respect de l’environnement et des Droits de l’Homme. Il est indispensable de replacer la question du sport au sein des questions sociales et des exigences démocratiques. C’est bien pour cela que nous nous sommes engagés à animer et alimenter le débat à tous les niveaux, afin de contribuer à une prise de conscience plus importante et partagée, non seulement sur les dérives liées aux grands événements sportifs, mais aussi à la capacité de pouvoir les changer.

Les JO pourraient nous permettre d'apporter, notamment avec les jeunes générations, un souffle nouveau dans un monde traversé par trop de guerres. Paris pourrait être ce lieu, plein d’Histoire, qui nous aiderait à développer une culture de la paix, où les « Jeux » retrouveraient des valeurs universelles, sur la base desquelles l’on pourrait repenser une société plus juste et pacifiée.

Ce message qui est le nôtre trouve écho auprès de la présidence du CIO. L’organisation de récents événements populaires, comme la Coupe du monde de football au Brésil ou les Jeux de Sotchi, a certainement dû marquer les esprits. En effet, sous les critiques des dérives en tous genres, le CIO remet à présent en question la conception de l’organisation des Jeux.  Son nouveau président, Thomas Bach, a déclaré en décembre 2014 que : « le CIO devait être lui-même porteur du changement, sous peine d’y être contraint par les critiques, les manifestations d’hostilité des populations et le désistement des villes tentées par une candidature ».

Le CIO présente un Agenda Olympique 2020 qui se décline en 40 recommandations, qui nous semblent aller dans le bon sens. Cet agenda marque une volonté de changement dans l’organisation des Jeux Olympiques, mais aussi dans le fonctionnement interne du CIO.

Le CIO semble également vouloir mettre l’accent sur l’importance de mettre en avant les valeurs universelles fondatrices de l’Olympisme ; à savoir : la paix, la solidarité et l’éducation entre les peuples.

 

Pourquoi organiser des Jeux dans un contexte économique d’austérité ?

L’investissement de plusieurs milliards d’euros dans l’accueil des JO est incompatible avec une politique de réduction des dépenses publiques et d’austérité, qui impacte les collectivités territoriales et menace le sport français, car à l’horizon semble déjà se profiler la disparition du service public du sport. Nous ne pouvons vanter les mérites et les bienfaits du sport et adopter la loi Macron qui réduit le temps de loisir du dimanche d’une partie de la population.

Mais notre combat vise justement à nous faire sortir — avant 2024 — de ces politiques d’austérité. Le débat sur la candidature de Paris à l’organisation des JO invite donc à réfléchir sur ce que sera le contexte économique et social en 2024. 

La candidature de Paris aux JO est l’occasion d’inverser la politique économique, d’insuffler une relance par l’investissement, qui serait en lien avec les besoins des populations et nos engagements de campagne ; à savoir : le logement, le transport, l’emploi et le développement des équipements sportifs de proximité.

Dans un pays comme le nôtre, où l’austérité guide tout projet politique, les JO doivent être un accélérateur d’investissement, d’emploi et d’aménagement des territoires pour l’avenir ; un booster de projets dont les bénéficiaires devront être d’abord les populations, et notamment les plus jeunes, et en particulier dans les territoires les plus déshérités (le 93 et le Nord de Paris). C'est ce que l'on appelle l’héritage des Jeux : à savoir la transformation du village olympique en logements sociaux ou étudiants, le développement des installations sportives de proximité et des transports qui répondent à nos engagements de campagne, aux besoins et aux exigences des populations.

Songeons par exemple à l’impact que ces JO pourraient avoir sur une politique sportive nationale et locale, au niveau du sport pour tous, sport senior, sport insertion. Comment ne pas mesurer l’impact sur ce qu’on appelle le « sport santé » et sur les conséquences sur l’accessibilité de la Ville aux hommes et aux femmes à mobilité réduite !

En somme, nous défendons des JO vertueux et maîtrisés, dans le cadre d’une politique de relance économique, qui s’appuie sur l’investissement dans le sport. Nous croyons, en effet, que les JO doivent être aussi l’occasion de relancer le débat sur le financement du sport, car aujourd’hui la part du budget de l’État, consacrée au sport, reste durablement condamnée à l’insignifiance : 0.14%.

Ce que nous demandons avec le mouvement sportif : que la Ville de Paris saisisse le gouvernement sur un plan de financement sur les 9 ans à venir, pour le développement et la démocratisation des pratiques sportives dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler une « Loi Olympique ».

 

 

 

Pour des olympiades populaires ! Emmanuelle Oulaldj, Nicolas Kssis*

le 04 juin 2012

Pour des olympiades populaires ! Emmanuelle Oulaldj, Nicolas Kssis*

Au regard de ce qui semble un processus irrésistible d'ultra-commercialisation des anneaux, comment penser et concevoir un autre modèle olympique, qui plongerait la signification de ces jeux dans la réalité et la diversité profonde des pratiques populaires du sport à travers le monde ?

L es prochains jeux olympiques vont se tenir à Londres du 27 juillet au 12 août 2012. Cet événement pharaonique qui se transforme toujours plus en une immense kermesse aux sponsors, se déroulera alors que la Grande-Bretagne s'enfonce dans la récession, et que les mesures d'austérité se multiplient au détriment des plus démunis et de services publics déjà largement atrophiés par des décennies de thatchérisme et de blairisme. L'État, la ville et la population vont devoir supporter sur leurs épaules un budget public de près de 13 milliards d'euros, bien loin des 3 milliards annoncés au départ. On peut même parler de 29 milliards si l'on prend en compte les coûts indirects, dont la présence policière et militaire.

Les olympiades populaires
de Barcelone en 1936

Revenons ici sur un fait de l’histoire que peu de gens connaissent. Et pourtant... En 1931, le comité international olympique (CIO) décide de confier l’organisation des JO de 1936 à l’Allemagne nazie. Dans le sport français, seule la FSGT (fédération sportive et gymnique du travail) s’engage et entame une large campagne en faveur du boycott. Elle décide de participer à des olympiades populaires impulsées par le Front populaire espagnol et programmées du 19 au 26 juillet 1936 à Barcelone. L'opinion française est partagée, le gouvernement socialiste qui soutient dans un premier temps les olympiades et les sportifs de la FSGT, décide de ne pas subventionner les athlètes et propose un vote à la Chambre des députés le 9 juillet. La droite vote pour la participation aux Jeux allemands, la gauche s'abstient, seul Pierre Mendes France vote contre. L'histoire retiendra les Jeux de Berlin. Pourtant dès le 14 juillet une délégation de France arrivera à Barcelone, parmi 22 autres pays et 6 000 participants. Mais dans la nuit du 18 au 19 juillet, soit la veille de l'ouverture des Jeux, des premiers coups de feu éclatent. C'est  le coup de force militaire de Franco. Les olympiades populaires n'auront pas lieu. Si une partie des délégations est rapatriée, certains sportifs font le choix de prendre les armes aux côtés des républicains espagnols. L'un d'eux dira « Nous étions venus défier le fascisme sur un stade et l'occasion nous fut donnée de le combattre tout court ».
Si le contexte n’est pas le même, l'exemple des Olimpiada Popular de Barcelone doit nous rappeler notre capacité à résister, à oser et laisse entrevoir encore aujourd'hui des pistes dans cette voie. Il s'agirait d'extirper du sport la rivalité entre nations et grandes puissances, de libérer l'organisation du diktat des sponsors, de lutter fermement contre la discrimination et le racisme et d'émanciper les épreuves des seuls critères compétitifs et des records. Le dopage et toutes les autres dérives liées au sport spectacle seraient évidemment des tentations amoindries.

Inventer de nouvelles règles

La question est aujourd’hui de transformer en profondeur un olympisme qui ne fait qu’épouser la mondialisation économique. Ce ne sont pas de simples aménagements qui permettront de résoudre les contradictions. Elles sont trop fortes. Les règles doivent changer, il faut oser et réinventer. La composition des délégations doit assurer la parité avec autant d’hommes que de femmes. Elle doit être intergénérationnelle, tous les âges de la vie devraient pouvoir participer à des épreuves aux contenus adaptés. Pourquoi ne pas imaginer des équipes internationales et mettre fin une bonne fois pour toute au classement par pays et aux hymnes nationaux ? Une dimension inter-culturelle et festive doit pouvoir associer toute la population à l'événement dans une perspective d'éducation populaire. Pourquoi ne pas imaginer différents lieux d’accueil, sur chaque continent par exemple ? Cela donnerait une taille humaine à ces rassemblements et permettrait d’imaginer des équipements sportifs à dimension raisonnable tournés vers le sport de la population à plus long terme. Les catastrophes écologiques, tels qu’à Sotchi en 2014 où la construction du village olympique, de patinoires et de pistes de ski sont réalisées au détriment d’une région montagneuse et forestière classée au patrimoine mondial de l’Unesco, pourraient ainsi être évitées. Osons enfin interdire les sponsors, la sélection des spectateurs et des participants par l’argent et la privatisation des retransmissions télévisées. Rêvons, imaginons, créons, c’est la seule voie vers l’émancipation. En participant aux jeux sportifs mondiaux de la confédération sportive internationale du travail (CSIT), la FSGT essaie, avec d’autres, de tendre vers cette ambition.

*Emmanuelle Oulaldj est membre de la direction nationale collégiale de la FSGT,
Nicolas Kssis est journaliste sportif.
 

La Revue du projet, n° 18, juin 2012

Les jeux olympiques à la remorque de l'histoire. Entretien avec Patrick Clastres*

le 04 juin 2012

Les jeux olympiques à la remorque de l'histoire.  Entretien avec Patrick Clastres*

Igor Martinache : Quelles lectures peut-on faire de l'évolution des jeux olympiques modernes depuis 1896 ?

Patrick Clastres : Ceux-ci ont été souvent lus comme un miroir de la marche du XXe siècle, dans la mesure où ils ont épousé les fureurs du siècle, plus d'ailleurs que son progressisme : l'affrontement entre les démocraties et les régimes totalitaires au fil des années 1930, la longue « guerre froide » sportive, ainsi que les manifestations des Sud et des peuples opprimés. Le CIO (comité international olympique) a ensuite produit une lecture qui tendrait à faire croire que l'olympisme a servi la cause de la paix et du progrès humain. Or, si l'on examine les entrées comme les sorties de guerre notamment, on constate que c'est loin d'avoir été le cas. Au mieux, le CIO a été impuissant. Au pire, il a contribué à l’armement patriotique des corps et au ressentiment en excluant les nations jugées responsables des deux guerres mondiales. Ses initiatives diplomatiques, comme la constitution d'une équipe commune aux deux Allemagne ou aux deux Corée à Séoul, seront couronnées d'échec. Il n’aura pesé favorablement sur le destin des peuples qu’à son corps défendant comme dans le cas des athlètes noirs américains, exclus des Jeux de Mexico 1968 pour avoir levé un poing ganté de noir en faveur des droits civiques. Les jeux olympiques n'ont jamais été à la pointe du progressisme au XXe siècle. Ils ont toujours été à la remorque de l'histoire.

Igor Martinache : Qu'en est-il de l'association des peuples à l'organisation des jeux olympiques modernes ?

P.C. : Jusqu'à ceux de Stockholm en 1912, les jeux olympiques sont organisés parallèlement aux expositions universelles et commerciales. Les populations locales sont tenues à l'écart, au profit des seuls visiteurs. Mais il ne faut pas oublier que jusqu'à la guerre de 1914, les populations sont très faiblement sportives, et commencent à peine à s'intéresser aux spectacles sportifs. En fait, seules  les courses cyclistes et les combats de boxe sont vraiment populaires, et nombre de sports olympiques comme l’escrime, la lutte ou bien encore la gymnastique ne font pas recette. On assiste à compter des Jeux de Paris de 1924 à une progressive massification du spectacle sportif, mais sans véritable implication des populations dans l'organisation des Jeux. La rupture intervient véritablement avec les Jeux de Berlin en 1936 : des dizaines de milliers d'Européens et plusieurs millions d'Alle­mands  assistent aux compétitions, mais restent simples spectateurs. L'organi­sation est prise en charge par le comité d’organisation du pays concerné en lien avec le CIO et les gouvernements locaux. Le financement repose essentiellement sur les deniers publics, du moins jusqu'aux Jeux d’Atlanta en 1996. On assiste alors à la mise en place d'un nouveau modèle : les infrastructures lourdes sont prises en charge par les fonds publics, les collectivités locales et les États, tandis que les partenaires privés cherchent à dégager des bénéfices sur la billetterie et tous les à-côtés commerciaux. Ce modèle s'appuie, enfin, sur un troisième pilier qui le rend bénéficiaire : les milliers de « volontaires » désormais totalement intégrés au dispositif. Par leur engagement bénévole, ils contribuent à « l’olympisation des esprits » au moment où le CIO tente de lutter contre la « déprise sportive », c'est-à-dire le fait qu'un nombre croissant de jeunes des pays riches se détournent du sport compétitif et du spectacle des JO, comme l'ont montré de récentes enquêtes.

Igor Martinache : Existe-t-il selon vous un moyen d'enrayer les évolutions actuelles et de faire réellement des JO un instrument au service de la paix, des solidarités internationales et du développement du sport ?

P.C. : Comme je l'ai dit, à l'échelle du XXe siècle, les jeux olympiques n'ont pas été au service du progrès humain. On le voit dans le retard à intégrer les femmes et les minorités nationales, dans la mise à l'écart des athlètes handisport ou encore des seniors. Faut-il pour autant tout mettre par terre ? Comme l’art, le sport peut servir les grandes causes et les idéaux universels. Encore faut-il que le CIO et les CNO (comité national olympique) deviennent des instances démocratiques, directement représentatives des citoyens sportifs, et qu’ils soient intransigeants avec toutes les formes de discrimination en faisant appliquer la neutralité politique et la laïcité dans l’enceinte olympique. Et pour éviter que les jeux olympiques ne soient qu'une simple addition de championnats du monde et qu'ils restent le lieu d'un sépara­tisme archaïque, le CIO aurait tout intérêt à créer des épreuves mixtes de relais en athlétisme et en natation : des équipes nationales – quel plus beau symbole ? – seraient alors constituées de deux valides, deux handisport, et deux seniors, hommes et femmes à chaque fois. Je pense aussi que le CIO pourrait faire monter sur le podium, à côté des athlètes récompensés pour leurs performances sportives, d'autres champions élus par leurs pairs sur la base de leur éthique sportive et citoyenne. Peut-être aussi, pour rapprocher le sport de l’art, faudrait-il récompenser les prouesses esthétiques. Nous sommes en effet dans un espace qui est celui des symboles : ce serait une manière de promouvoir des modèles émancipateurs et de sortir d'une simple logique de performance objectivement mesurable qui risque d'amener les Jeux à leur perte.  Lorsque les sponsors vont prendre conscience que les jeunes générations ne sont plus devant leurs écrans, ils risquent de s'en détourner pour financer des jeux bioniques, des jeux des surhommes. Le CIO serait ainsi ironiquement victime de la marchandisation et du pacte avec les firmes multinationales que ses dirigeants ont eux-mêmes décidés au seuil des années 1980 sous la houlette de Juan Antonio Samaranch.

*Patrick Clastres est historien, professeur de première supérieure à Orléans. Il est l’auteur, notamment, de Jeux olympiques. Un siècle de passions, Les quatre chemins, 2008.

 

La Revue du projet, n° 18, juin 2012

 

Agir pour un autre olympisme SNEP

le 11 juillet 2011

Agir pour un autre olympisme SNEP