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Le blocus contre Cuba doit être définitivement levé

Ce 26 octobre, comme chaque année depuis 1992, Cuba présentera devant l’Assemblée générale de l’ONU une résolution condamnant le blocus économique, commercial et financier que les États-Unis lui imposent depuis 1962. Une nouvelle fois Cuba peut s’attendre à une condamnation écrasante du blocus. L’année dernière cette résolution a été votée par 191 États contre les seuls votes des États-Unis et d’Israël. Le vote de Washington est peu cohérent avec la relance en décembre 2014 des relations avec La Havane. Barack Obama lui-même s’est déclaré en faveur de la levée du blocus, instrument anachronique qui n’a jamais pu abattre la révolution cubaine.

Pourtant, en septembre 2015, Barack Obama a renouvelé l’application des sanctions prévues par la «Loi de commerce avec l’ennemi» datant de 1917! Cette loi, qui est l’un des fondements du blocus, a été renforcée avec l’adoption des lois qui ont une portée extraterritoriale qui sanctionnent les pays qui développent des relations commerciales ou investissent à Cuba. C’est ainsi que des banques françaises et européennes ont été condamnées à payer de lourdes amendes pour avoir procédé à des transactions financières avec Cuba.

Le blocus viole les droits de l’homme des Cubains ainsi que leur droit au développement. Il représente un coût énorme pour Cuba, estimé à 125,8 milliards de dollars constants. Pour la seule période 2015-2016 il s’élève à 4,68 milliards de dollars. Le blocus est, comme l’affirme le ministre des Relations extérieures cubain Bruno Rodriguez, «le système de sanctions unilatérales le plus injuste, le plus sévère et prolongé qui ait été appliqué contre un pays».

Barack Obama a rendu publique dernièrement une directive spéciale qui acte la politique suivie par son administration à l’égard de Cuba. Le gouvernement cubain est reconnu comme un interlocuteur légitime et appelle le Congrès à lever le blocus. Il aurait pu utiliser ses prérogatives présidentielles pour aller plus loin et vider de son contenu ce blocus. Les mesures annoncées dans cette directive et celles adoptées après le 17 décembre 2014 sont très en deçà d’une véritable politique qui cherche à établir une nouvelle relation avec Cuba.

Tout en affirmant le respect de la souveraineté et le droit à l’autodétermination de Cuba, les «assouplissements» introduits au blocus par Washington depuis décembre 2014, certes avec une approche différente, restent orientés sur les objectifs inchangés de Washington. Ils visent avant tout le développement du secteur privé, prétendent exercer une influence idéologique sur les secteurs sociaux émergents, cherchent des coopérations qui excluent les entreprises publiques et favorisent la fuite des cerveaux.

Alors que des voix s’élèvent partout dans le monde en faveur de la levée du blocus et qu’une forte majorité se déclare aux États-Unis dans le même sens, Washington semble toujours déterminé à enfermer Cuba dans sa sphère d’influence en exerçant une forte pression sur le processus de transformations en cours. Comme une épée de Damoclès, le blocus maintient la pression sur la population se poursuit tout en dissuadant les possibles pays concurrents. Lors de son discours du 18 octobre dernier à la Maison de l’Amérique latine, François Hollande a reconnu une nouvelle fois la souffrance du peuple cubain victime du blocus. Il s’est limité à «souhaiter» que ce qu’il a appelé une «punition» soit enfin levé. La France peut et doit jouer un rôle plus déterminé en agissant avec tous ceux qui, dans le monde, exigent la levée définitive du blocus.

Le Parti communiste français, pour sa part, continuera à exiger la fin de cette politique anachronique et réaffirme toute sa solidarité avec le peuple cubain qui résiste, se bat pour sa dignité en travaillant à renouveler sa révolution en l’accompagnant de transformations profondes.

article paru dans Communistes du 26 octobre 2016

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Le blocus contre Cuba doit être définitivement levé

le 26 octobre 2016

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