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Équateur : Chevron doit payer

Le 10 février dernier, plusieurs organisations, associations et personnalités se sont rencontrés pour annoncer leur soutien aux mobilisations qui auront lieu en France pour demander justice pour le peuple équatorien dans sa confrontation avec la transnationale du pétrole Chevron.
Cette compagnie étasunienne, la sixième en importance au niveau mondial, a été déclarée responsable de la catastrophe qui touche la partie de l’Amazonie qui se trouve en territoire équatorien. Entre 1969 et 1992, 71 millions de résidus toxiques et 64 millions de mètres cubes de pétrole brut ont été déversés sur 200 millions d’hectares par Texaco, la compagnie qui a été rachetée par Chevron en 2001. Avec cette acquisition, Chevron savait qu’elle faisait siens les engagements de Texaco, certainement avec la certitude de l’impunité qui donne la puissance de l’argent aux grandes compagnies transnationales.
Un Front de défense de l’Amazonie s’est constitué dans la région touchée par cette catastrophe pour exiger réparation. 2000 personnes sont mortes à cause d’une exploitation des ressources naturelles qui ne cherche que le profit maximum au détriment de la vie et de l’environnement.
Les tribunaux étasuniens ont accepté le transfert de l’affaire aux tribunaux équatoriens qui ont condamné la transnationale à payer 9 milliards de dollars d’amende et à exprimer ses excuses sous peine de voir l’amende se multiplier par deux. Chevron se refuse depuis de payer et évidemment n’a jamais exprimé le moindre regret.
L’amende est ainsi passée dans un premier temps à 19 milliards avant d’être ramenée à 9 milliards de dollars par un autre tribunal.
Chevron mène depuis une guerre à l’Équateur, on calcule que 400 millions de dollars ont été dépensés en lobbyings divers en direction du Congrès des États-Unis, du Département du Commerce à qui on a demandé la fin des avantages douaniers pour les exportations équatoriennes.
Le gouvernement de Rafael Correa a annoncé il y a quelques semaines qu’il renonçait à ses avantages de lui même pour montrer son rejet de la pression à laquelle il est soumis à propos de l’affaire Chevron et pour sa position dans l’affaire Assange.
La Cour permanente d’arbitrage de La Haye a pris le parti de Chevron en demandant la suspension des condamnations prononcées par la justice équatorienne. Or, le traité bilatéral de protection des investissements évoqué par cette cour ; signé en 1993 et en vigueur depuis 1997, c’est-à-dire cinq ans après la fin des investissements de Texaco.
Ces traités bilatéraux de protection des investissements font partie des exigences des États industrialisés et des transnationales dans les négociations en cours pour des traités de libre échange. Ils établissent des sanctions contre les États qui décident de mettre en place des politiques qui portent atteinte contre leurs intérêts mais ne prévoient en aucun cas des droits pour les peuples. Le Front de défense de l’Amazonie et le peuple équatorien se battent à armes inégales.
Le PCF, solidaire du peuple équatorien, participera pleinement à cette bataille en s’associant à la plate forme qui s’est créée en France. Toutes les organisations attachées à la défense des Droits de l’Homme, des droits environnementaux, des droits des peuples ont leur place dans cette campagne qui doit être forte.
Il s’agit d’une bataille solidaire certes mais c’est aussi une lutte en faveur de la défense de l’environnement dans le monde et d’un droit international favorable aux peuples.
par Obey Ament
Relations internationales
Amérique latine
oament@pcf.fr

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