L'immense écrivaine britannique Doris Lessing vient de nous quitter à l'âge de 94 ans.
C'est une annonce brutale et étrange, presque irréelle, parce que  nous savons déjà que Doris Lessing reste et restera en dialogue avec nous, avec ses lectrices et lecteurs dans la succession des générations à venir.

Elle nous laisse une œuvre impressionnante, plus d'une cinquantaine de romans, des nouvelles et recueils,  trempés dans l'encre d'une liberté jamais négociée.

Anti-fasciste et porteuse d'une culture de paix durant toute sa vie, elle rejoint le Parti communiste en 1950 qu'elle quitte en 1956, face à la réalité du stalinisme. Référence incontournable de la llittérature féministe, « Le Carnet d'Or » publié en 1962 confirme une femme engagée, critique, novatrice, visionnaire. Née en Iran, elle grandit en prise directe avec les boulversements du siècle qu'elle traverse et du monde qu'elle parcourt. Elle affectionne particullièrement l'Afrique où elle a grandit et ne supportera pas le racisme, la bêtise, la violence que constitue l'apartheid, pas plus que le régime dictactorial du Zimbabwe. Pour cette raison, elle sera interdite de territoire sur la terre tant aimée de son enfance.

Son œuvre toujours à revisiter, évoque la grandeur d'une âme sans cesse questionnée, qui mêle à l''écriture et à la vie tournée vers les autres, une recherche permanente sur « la difficulté d'aimer ».  

Dérangeante Doris Lessing ? Il faudra attendre 2007 pour qu'une grande injustice soit réparée et que lui soit enfin attribué le Prix Nobel de littérature.

Lydia Samarbakhsh

Membre de l'exécutif national du PCF
Responsable du secteur relations internationales.