Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement national (RN), a beau le démentir orbi et urbi et de tenter de se «dédiaboliser»: elle a clairement fait le signe de reconnaissance des suprémacistes blancs, favorable au White Power (pouvoir blanc), en rencontrant Ruuben Kaalep, responsable des relations internationales du parti d’extrême droite estonien EKRE, désormais membre de la coalition gouvernementale.

Le voyage à Tallinn de Marine Le Pen est un condensé de la nature profonde du RN.  Ruuben Kaalep, proche de l’alt-right américaine, ne cesse de clamer son admiration pour les anciens membres des divisions SS estoniennes, sans oublier ses liens avec les paramilitaires de l’extrême droite ukrainienne. Quant à Mart Helme, que Marine Le Pen a également rencontré, président du parti EKRE et nouveau ministre de l’Intérieur, il dirige un parti régulièrement dénoncé pour son antisémitisme et son homophobie.

Le RN, ex-FN, nous rappelle ainsi d’où il vient : la tradition des fascismes européens.

C’est à quelques jours des élections européennes (26 mai en France) que la leader de l’extrême droite française a fait la tournée de ses alliés en Europe pour constituer une «grande coalition» avec l’objectif de constituer un groupe d’extrême droite au Parlement européen avec Matteo Salvini qui mène une politique de chasse des migrants et de criminalisation de la solidarité (en punissant par exemple l’aide aux migrants d’une amende de 5000 euros).

Pour cette raison, chercher à enfermer le débat entre libéraux et extrême droite comme le fait Macron est d’une dangerosité extrême. La gauche européenne doit donc être la plus forte possible pour porter une alternative à l’Europe libérale, pour des coopérations entre peuples souverains: pour une union des peuples et des nations libres, souverains et associés.

C’est ce que porte la liste conduite par Ian Brossat «pour l’Europe des gens, contre l’Europe de l’argent».

Parti communiste français,
Paris, le 16 mai 2019