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Salah Hamouri. « La liberté est un sentiment indescriptible »

Le jeune avocat franco-palestinien a annoncé lui-même, hier, sa libération des geôles israéliennes où il était embastillé depuis plus d’un an. « Il n’y avait aucune charge contre moi », a-t-il déclaré. Il lui est interdit de militer pendant 30 jours. Mais ses nombreux soutiens parlent pour lui.

Quatre cents jours de privation de liberté. Plus d’une année d’emprisonnement arbitraire. Et une libération annoncée par la victime de cette lettre de cachet d’un autre temps : Salah Hamouri, en personne, jeune avocat franco-palestinien de 33 ans. Coupable de vouloir l’émancipation des Palestiniens. Coupable d’exiger la liberté pour ce peuple.

Il avait été arrêté à Jérusalem, le 23 août 2017. Il a passé la quasi-totalité de sa détention dans une prison du Néguev, dans le sud d’Israël. Les accusations portées contre lui sont restées confidentielles. Pour son épouse, Elsa Lefort, cet embastillement était « une décision strictement politique du gouvernement Netanyahu ».

Ce régime est très critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme. Il permet à Israël de priver de liberté des personnes pendant plusieurs mois renouvelables indéfiniment sans leur en notifier les raisons.

« La liberté est un sentiment indescriptible », a confié Salah Hamouri après sa libération, affirmant son innocence. « Il n’y avait aucune charge contre moi », a-t-il ajouté, regrettant que la France n’ait pas « fait assez pour obtenir (s)a libération ».

« Le système de détention dans les prisons israéliennes est souvent dur. Les Israéliens essaient de tout faire pour emprisonner notre volonté, pour nous isoler de notre société et de notre famille », a expliqué le jeune Franco-palestinien.

Son épouse, Elsa Lefort, résidant en France, déclare qu’elle n’avait pu avoir aucun contact avec lui pendant sa détention, les demandes de visa pour venir en Israël lui ayant été refusées. Si elle n’oublie pas « qu’il y a eu des prises de position des autorités françaises », qu’elle salue, elle déplore qu’il n’y ait pas eu, « de toute évidence, les moyens de la réussite mis en oeuvre qui soient à la hauteur de la situation concrète ».

6.000 prisonniers politiques

Et de souligner « un fait essentiel : la libération de Salah Hamouri est d’abord le fruit de l’action et du rassemblement d’élus de tous "niveaux" (...) de dizaines de milliers de citoyens (...) Une grande diversité s’est rassemblée, s’est élargie et est restée unie pour cette cause fondamentale, la liberté ». Parmi ces soutiens, le maire PCF de Martigues (Bouches-du-Rhône), Gaby Charroux. « Dès demain, il faudra reposer la question de ces détentions arbitraires décidées par l’Etat d’Israël », a réagi l’élu.

L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) donne son sentiment : « Avec tous les militants et les élus qui ont oeuvré pour sa libération, nous nous réjouissons de la libération de Salah Hamouri, tout en observant que ces 13 mois de détention auront été un affront pour notre pays, et le symbole de l’injustice subie par les 6.000 prisonniers politiques palestiniens actuels, dont 300 enfants et 400 détenus en détention administrative ».

Salah Hamouri ne doit participer à « aucune célébration pendant 30 jours », a précisé son avocat, Me Mahmoud Hassan. Il lui est également interdit de prendre part à des activités militantes pendant cette période. Mais les voix pour la liberté ne se laisseront pas museler.

Françoise Verna (La Marseillaise, le 1er octobre 2018)

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Salah Hamouri. « La liberté est un sentiment indescriptible »

le 01 October 2018

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