Le Bureau exécutif du Parti de la gauche européenne (PGE) s'est réuni le week-end dernier à Rome. Il s'agissait de la première réunion de l'instance dirigeante du PGE depuis le congrès de Berlin en décembre dernier. Il n'est pas anodin que la gauche européenne choisisse de se réunir en Italie, qui traverse une crise financière et sociale majeure. La crise de régime va en s'aggravant depuis l'échec de Matteo Renzi au référendum de décembre qui a contraint celui qui était présenté comme le jeune premier du libéralisme à la démission. Le Mouvement 5 Étoiles est plus haut que jamais. Nos camarades de la gauche italienne, en particulier ceux du Parti de la Refondation communiste, cherchent à retisser les fils de l'unité, ce qui n'est jamais une tâche simple. Ce même weekend se tenait à Rimini le congrès de fondation d'une nouvelle organisation, la Gauche italienne, regroupant des déçus du Parti démocrate. Dans le contexte des 60 ans du traité de Rome, aura lieu fin mars dans la capitale italienne une initiative large organisée par les mouvements sociaux intitulée "Notre Europe", à laquelle le PGE participera. À l'ordre du jour de la réunion de Rome figuraient un échange sur la situation politique et une première discussion sur la mise en oeuvre des décisions du congrès de Berlin. Une des principales résolutions est de créer un forum permanent des forces de progrès en Europe afin de prendre en compte les évolutions politiques rapides dans la gauche européenne ces dernières années. Le PGE souhaite faire une offre politique aux organisations de gauche au-delà de l'arc des forces qu'il regroupe déjà. Il s'adresse très largement à l'ensemble des forces qui ne se résignent ni au néolibéralisme austéritaire, ni à l'Union européenne telle qu'elle existe aujourd'hui : les forces de gauche apparues ou renforcées ces dernières années et dont un certain nombre siègent déjà dans le groupe de la GUE au Parlement européen, les écologistes qui ne se résignent pas au capitalisme vert, les sociaux-démocrates qui n'acceptent pas de renoncer aux valeurs de la gauche.
Front commun des forces de progrès
C'est à la constitution d'un front commun des forces de progrès que le PGE appelle pour répondre aux lourdes menaces de régression et de basculement que produit la crise de la mondialisation capitaliste libérale que nous connaissons depuis les années 1990 et la naissance d'une mondialisation d'un type nouveau. Nous pouvons nous inspirer du Forum de São Paulo, qui regroupe les forces politiques de la gauche latino-américaine. Le PCF est particulièrement engagé dans la préparation et la réussite du forum dont la première édition aura lieu à Marseille les 10 et 11 novembre prochains. Un groupe de travail animé par Pierre Laurent s’est constitué. Une réunion plus importante aura lieu en mars, à laquelle les forces et personnalités politiques avec lesquelles nous voulons co-construire ce forum annuel seront invitées. Le PGE organise également la 3e conférence de la Méditerranée, qui aura lieu du 31 mars au 2 avril à Malaga en Espagne. C’est un espace politique important d’échanges des forces du sud de la Méditerranée et du Proche-Orient, d’autant plus vital que les défis et les menaces s’accentuent. La question des luttes sociales, des litiges énergétiques, des migrants, de la paix et d’une alternative laïque seront au coeur de cette manifestation.
Vincent Boulet
représentant du PCF au Bureau exécutif du PGE
article paru dans Communistes du 22 février 2017