Le 14 février 1967 à Tlatelolco (Mexique) était signé le Traité multilatéral créant une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique latine. Ce Traité entré en vigueur en avril 1968 pour une durée indéterminée est l’un des six traités portant création sur une grande partie de la planète de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN). Ces différents traités ont été des étapes dans ce trop lent chemin vers un désarmement nucléaire multilatéral, négocié et complet qui vient de connaître une nouvelle étape qui pourrait s’avérer décisive. En effet l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 décembre 2016, a adopté, grâce au vote de 113 États, une résolution en faveur de la rédaction d’un traité d’interdiction des armes nucléaires dès 2017.
Si la France a malheureusement voté contre, trois États dotés d’armes nucléaires (EDAN) – la Chine, l’Inde et le Pakistan – se sont abstenus exprimant ainsi une disponibilité certaine.
Le mercredi 18 janvier 2017 à Genève, en présence du nouveau secrétaire général de l’ONU, le président de la Chine, puissance nucléaire et un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, a confirmé cette disponibilité en déclarant que «les armes nucléaires devraient être totalement interdites et détruites afin de construire un monde sans armes nucléaires». Cette nouvelle opportunité nécessite pour sa concrétisation, et la levée des obstacles qui ne vont pas manquer, une mobilisation forte des opinions publiques. Les communistes qui proposent, dans La France en commun, que la France «s’engage pour que, sous l’égide de l’ONU, soit organisée [...] une conférence internationale pour le désarmement nucléaire» apporteront leur contribution à toutes les initiatives allant dans ce sens. Ainsi nous prendrons part aux débats qui accompagneront la publication du Livre blanc pour la paix rédigé à l’initiative du Mouvement de la paix et d’un groupe d’associations issues du collectif national «En marche pour la paix, stop les guerres, stop les violences». Ce Livre blanc en cours de finalisation stipule que: «Le désarmement nucléaire est une question de survie pour l’espèce humaine. Les armes nucléaires sont illégales, dangereuses, coûteuses économiquement et inutiles militairement. Leur abolition est une obligation du droit international au travers de l’article 6 du TNP. Cette obligation a été rappelée par le Tribunal international de la Haye le 8 juillet 1996 à l’unanimité des 14 juges qui ont souligné qu’«Il existe une obligation de poursuivre de bonne foi, jusqu’à leur conclusion, des négociations pour le désarmement nucléaire sous tous ses aspects, sous un contrôle international strict et effectif». Dans la même logique, les communistes sont appelés à signer la pétition lancée par le collectif «En marche pour la paix» dont fait partie le PCF, laquelle appelle à dire: «Oui à un traité d’interdiction des armes nucléaires conformément aux engagements internationaux de la France. Oui à l’affectation de ces milliards d’euros économisés à la satisfaction des besoins sociaux. Oui à une réorientation du budget de la défense dans le cadre d’une politique en faveur de la construction de la paix s’inspirant de la charte des Nations unies et des huit domaines de la culture de la paix définis par l’Unesco et les Nations unies». N’est-ce pas le moment d’agir ensemble pour le bien commun de l’humanité pour faire du monde entier une ZEAN (Zone exempte d’armes nucléaires). Ce serait assurément une belle manière de fêter le traité de Tlatelolco.
Joseph Marie
collaborateur de la section internationale du PCF
article paru dans Communistes du 15 février 2017