L’État vient de commencer le démantèlement du camp de migrants de Calais dont le développement au fil des ans traduisait l’échec de la politique européenne d’accueil – ici, en l’occurrence, française et britannique – de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la guerre, la misère ou l’oppression.
Ce camp n’était pas un modèle du genre, et nous n’avons cessé, de demander la mise en place de structures d’hébergements, d’accueil et d'accompagnement, dignes de la France, 6e puissance économique mondiale. A proximité du Port de Calais, et du Tunnel sous la Manche, l'installation toujours plus importante de migrants bloqués à leur passage vers la Grande-Bretagne dans des conditions indignes, et abandonnés des pouvoirs publics, pesait sur ce territoire frappé par un des plus forts taux de chômage de notre pays.
C'est moins le démantèlement de la «jungle» en soi que ses conditions d'évacuation qui sont discutables et ne devraient en aucun cas aboutir à «une opération sécuritaire». Des migrants qui veulent absolument rejoindre la Grande-Bretagne ont commencé à se disperser dans le Calaisis, le Dunkerquois et sur le littoral belge. A la veille de l’hiver, c’est le retour à la «clandestinité», dans des mini jungles, avec le risque de voir s’organiser une véritable «traque aux migrants» et un risque de criminalisation des militants de la solidarité avec les migrants par des forces de l’ordre dont les effectifs resteront très élevés.
Il était possible, et souhaitable, de faire autrement:
Quoiqu'il en soit nous souhaitons que l'accueil dans les CAO réussisse et permette une intégration rapide des personnes qui vont y être accueillies.
Le travail d’accueil devra continuer aussi dans le Calaisis. Cela pose la question de la localisation d’un centre d’accueil, hors zone économique, et plus fondamentalement, celle des relations entre la France et la Grande-Bretagne pour construire les voies légales de passage des réfugiés et migrants en application de la Convention de Genève de 1951 et celle des politiques migratoires françaises et européenne dont la refonte est une nécessité en commençant par l'abrogation des directives européennes de Dublin.
Parti communiste français
Paris, le 24 octobre 2016
Il y a actuellement 0 réactions
Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.