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«Vérité et Justice» sur l’assassinat à Paris de trois militantes kurdes pour Sakine, Rojbîn et Leyla.

Allocution de Lydia Samarbakhsh à l’occasion de la manifestation du 9 janvier 2016 pour commémorer le troisième anniversaire de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris et réclamer « Vérité et Justice » pour Sakine, Rojbîn et Leyla.

 

Chers camarades, chers amis,

Au nom du Parti communiste français et de son secrétaire national, Pierre Laurent, président du Parti de la gauche européenne, nous souhaitions rendre hommage à nos trois camarades et amies, Sakine, Rojbîn et Leyla, assassinées lâchement, il y a tout juste trois ans, à Paris. Nous voulions témoigner à leurs parents et à leurs proches notre émotion toujours vive et notre solidarité totale ainsi que notre détermination à être indéfectiblement à leur côté.

Sakine, Rojbîn et Leyla furent trois femmes de courage, trois militantes ardentes de la paix et de la justice, trois résistantes. Elles inspirent toute notre admiration et un immense respect.

Ces crimes ne peuvent rester impunis. L’assassin a été identifié, il est aujourd’hui incarcéré et son procès doit se tenir sans tarder. Mais il n’a pas agi seul car l’enquête a mis en évidence l’implication des services secrets turcs du MIT.
Personne ne peut feindre d’ignorer plus longtemps, comme le fait le gouvernement français, que la responsabilité politique d’Ankara est engagée dans ce triple crime d’État commis sur notre territoire national.

Le président turc R.T. Erdogan s’enferre, ces derniers mois, dans une politique de terreur aux conséquences tragiques. Les forces militaires et policières assiègent les populations civiles dans le Kurdistan du Nord. Des snipers abattent des femmes, des vieillards, des enfants, des jeunes dans les rues des villes placées sous couvre-feu. Un attentat meurtrier a frappé une manifestation pacifique à Ankara le 10 octobre 2015 alors que les autorités avaient identifié une liste de 23 kamikazes potentiels sans les interpeller.
R.T. Erdogan s’en prend aux démocrates, aux journalistes, aux syndicalistes, aux progressistes comme nos camarades du HDP.

R.T. Erdogan, n’a jamais vraiment voulu de la paix. Il porte la responsabilité politique des assassinats de Sakine, Rojbîn et Leyla comme celui de Tahir Elçi, bâtonnier de Diyarbakir, le 28 novembre dernier.

Le gouvernement français et le président François Hollande n’ont jamais daigné recevoir les familles de nos camarades et amies. Au lieu de se rendre complice d’un crime politique commis sur notre sol, ils devraient avoir à cœur que justice soit rendue et créer les conditions d’un procès transparent.

Pendant ce temps, les dirigeants français et européens restent silencieux et marchandent le sort des réfugiés qu’ils refusent d’accueillir. Ils laissent faire un chef d’Etat sanguinaire qui plonge son propre pays dans la guerre.

La responsabilité du gouvernement français et de l’Union européenne est de tout mettre en œuvre pour que la paix s’impose maintenant, pour que cesse cette ignoble guerre contre le peuple kurde, contre les peuples de Turquie, contre la démocratie et les droits humains. Les versements de milliards d’euros de subventions de l’UE perçues par la Turquie doivent cesser tandis que les discussions sur un quelconque processus d’adhésion doivent s’interrompre à l’Union européenne tant que les violences dureront. Les accords de coopération policière, judiciaire et militaire qui jusqu’à présent n’ont servi qu’à pourchasser des militants kurdes entre Paris et Ankara doivent être purement et simplement annulés.

La France et l’Union européenne ont la responsabilité d’imposer la paix maintenant, de protéger les populations kurdes, d’agir pour la mise en place d’un processus de négociation pour le retour à la paix, à la démocratie et aux droits en Turquie.

Pour que ces négociations aboutissent, il faut sortir de la guerre qu’Erdogan imprime. Une conférence de paix devra réunir le pouvoir turc mais aussi Abdullah Öcalan, chef historique du PKK reconnu par le peuple kurde comme son leader. Il doit être libéré. Les forces démocratiques turques, comme le HDP, doivent être également partie prenante aux côtés d’observateurs internationaux neutres, médiateurs actifs au service de la paix. Ces négociations doivent être transparentes et démocratiques, présentées au parlement national et devant les peuples de Turquie.
Plus que jamais, la responsabilité des dirigeants français et européens est d’agir pour que triomphe la paix !

Chers amis, chers camarades,
Depuis trois ans, votre mobilisation pour la vérité et la justice n’a cessé de grandir. Votre lutte pour la paix, la démocratie et la reconnaissance des droits politiques et culturels du peuple kurde et de tous les peuples de Turquie est la seule voie capable d’ouvrir en Turquie et dans la région un avenir pour les peuples.
Le Parti communiste français sera toujours à vos côtés dans cette lutte qui sera victorieuse.
Sakine, Rojbîn et Leyla sont notre mémoire. Les assassins ne sont pas parvenus à effacer leur visage, leurs traces, leurs forces, leur espoir.
« Nous sommes tous Sakine, Rojbîn et Leyla »
Bijî Kurdistan !

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«Vérité et Justice» sur l’assassinat à Paris de trois militantes kurdes pour Sakine, Rojbîn et Leyla.

le 19 février 2016

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