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Gauche européenne : vers une nouvelle phase du combat commun

Le PGE a réuni son exécutif les 8 et 9 janvier pour débattre des initiatives politiques à prendre dans le nouveau contexte européen et engager le travail de préparation de son congrès, qui se tiendra à Berlin, du 16 au 18 décembre 2016.

Trois grandes évolutions en Europe ont été au coeur des discussions du PGE : l’approfondissement des réponses néolibérales à la crise économique et sociale, les mises en cause fondamentales de la construction européenne (Schengen) par les milieux dirigeants européens sous la double pression de la poussée des forces d’extrême droite et de la crise des réfugiés ; et l’escalade des réponses guerrières et sécuritaires dans l’UE, après que la France ait invoqué la «clause de défense mutuelle» (art. 42-7 du TUE) dans la foulée des attentats du 13 novembre.

Face à cette accélération de l’Histoire et aux monstres qui surgissent, le rôle de la gauche européenne est crucial pour permettre un changement des rapports de forces, non seulement nationaux mais aussi dans l’ensemble de l’Europe. Le mémorandum du 13 juillet imposé à la Grèce a refroidi beaucoup d’espoirs, mais, comme est venu nous l’exposer le ministre grec du Travail et de la Protection sociale, la bataille continue, notamment sur la question des retraites. Au Portugal, le nouveau gouvernement soutenu par le PCP et le Bloc de gauche prend des mesures anti-austérité (augmentation du SMIC, rétablissement des jours fériés). Et en Espagne, les cartes sont rebattues après les élections législatives. Autrement dit, si la tendance est à la poussée des forces d’extrême droite, la période est aussi marquée par des avancées dans le camp du progrès social. La crise nous fait entrer dans une période de recomposition générale, qui nous oblige, bien sûr, à mesurer les obstacles et la puissance de nos adversaires, mais aussi à constater que la lutte contre l’austérité a renforcé nos positions dans plusieurs pays. Nous sommes bien dans un processus de luttes, non linéaire et dont l’issue n’est pas écrite.

Notre réflexion a donc porté sur les outils, les initiatives politiques à prendre pour avancer sur le terrain des idées et unir les forces de gauche. Nous envisageons de populariser un «Plan d’action contre l’austérité et la domination des marchés» comportant 4 axes : restructurer les dettes, construire une politique de développement partagé, dégager les moyens de l’investissement public, transformer le système économique et monétaire européen. Au printemps se tiendra une conférence européenne pour discuter ces propositions avec des militants de tous horizons, un peu sur le modèle du Forum européen des alternatives. Nous lançons une campagne pour la paix et la sécurité mondiales qui débutera, sur proposition du PCF, avec une pétition ciblant spécifiquement le régime d’Erdogan en Turquie et l’accord scandaleux signé par l’UE avec ce pouvoir qui ressemble de plus en plus à une dictature. Enfin, nous engageons une réflexion commune sur les moyens efficaces de construire un bloc de propositions et idées forces pour contrer la montée de l’extrême droite et des populismes, qui se matérialisera par une grande conférence à Paris, début juin.

Nous commençons la préparation du congrès du PGE. Pierre Laurent en résume les enjeux ainsi : «construire un nouveau bloc historique majoritaire […] autour de la justice sociale, les droits humains et la souveraineté populaire». La réflexion s’engage donc autour du projet européen et du dialogue à instaurer avec des acteurs politiques et sociaux qui permettront «la construction permanente de la coopération avec toutes les forces progressistes d’Europe». Tout est sur la table, y compris des évolutions profondes dans la structure de notre parti européen lui-même.

Anne Sabourin, Gilles Garnier, Vincent Boulet, représentants du PCF au PGE.