Depuis plusieurs mois maintenant, le président turc, Recip Teyyep Erdogan, poursuit la plus grave entreprise de répression et de violence contre les populations kurdes de Turquie que le pays ait jamais connu, même sous la dictature militaire.
Les dernières opérations militaires menées par la Turquie, mobilisant 10 000 hommes de gendarmerie et de police appuyés des chars, ont fait depuis le 16 décembre 102 morts parmi les Kurdes parmi lesquels des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Chacun fait mine d'oublier que c'est le pouvoir islamo-conservateur qui a rompu unilatéralement après les élections de juin dernier qu'il n'avait pas réussi à emporter les pourparlers de paix engagés avec A. Ocälan, le leader du PKK. Au prétexte de la « guerre contre le terrorisme », Erdogan poursuit une entreprise d'extermination de forces qui ont longtemps été les seules à résister avec courage, en Irak et en Syrie, aux fanatiques de l’État islamique ; entreprise d'extermination qui menace les populations civiles.
Des villes entières voient leurs habitants martyrisés, bombardés, ciblés par des snipers sans qu'aucun dirigeant ou instance européenne ne s'en émeuve. Pire, c'est au contraire, le moment que l'Union européenne a choisi pour rouvrir le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE en contradiction avec tous les principes que l'UE a érigé en conditions intangibles de la construction européenne mais aussi de ses relations extérieures. Terrifiante hypocrisie, et macabres marchandages sur le dos des réfugiés et migrants, alors que désormais « la démocratie, l’État de droit, les droits de l'homme, le respect des minorités et de leur protection » (article 1bis du Traité de Lisbonne) ne sont plus garantis en Turquie où chaque jour des militants progressistes, des journalistes, des femmes ou hommes de lois sont attaqués, assassinés, des populations entières terrorisées. Les dirigeants européens soutiennent un pouvoir qui en outre maintient la Turquie, membre de l'OTAN, comme force d'occupation d'une partie du territoire de la République de Chypre, qui est, elle, membre de l'UE...
L'attitude et les actions bellicistes de la Turquie compliquent le processus de solution politique qui se dessine pour la Syrie et contribuent à déstabiliser encore un peu plus la situation régionale du Proche et du Moyen-Orient.
Le Parti communiste français veut réaffirmer sa solidarité avec les peuples de Turquie, avec les kurdes, avec les forces progressistes et démocratiques du pays.
Il est urgent que la France et l'UE cessent de cautionner cette entreprise de mort et de destruction du président Erdogan et de son gouvernement, et prennent des mesures actives pour protéger les populations :
Parti communiste français
Paris, le 21 décembre 2015
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