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Le PCF rencontre le Parti communiste des États-Unis

Le 3 décembre dernier, Teresa Albano, vice-présidente du Parti communiste des États-Unis (CPUSA) et corédactrice en chef du journal en ligne Peoplesworld.org (qui a pris la suite du Daily Worker), venue à Paris à l’occasion de la COP21, et Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur international du PCF, ont eu un large échange de vues au siège du Conseil national au cours duquel il a été convenu de développer les échanges entre les deux partis.

Pour Teresa Albano, les enjeux sociaux (l’immense concentration de richesses entre les mains des 1% les plus riches) ainsi que le racisme, les droits des femmes et l’immigration imposeront leur marque sur le scrutin présidentiel de 2016 aux Etats-Unis.

La fusillade de San Bernardino – qui a fait 14 morts et des dizaines de blessés – donnera certainement matière à l’extrême droite pour faire des musulmans «l’ennemi» mais n’aura sans doute pas d’impact majeur sur la politique extérieure puisque, depuis l’invasion et le désastre de l’Irak, le peuple américain rejette la perspective d’intervention militaire au sol en Syrie.

«Il n’y a jamais eu de gagnant issu d’un autre parti que les Démocrates ou les Républicains» à l’élection présidentielle. La base électorale des Démocrates englobe les principales forces sociales. Il a une aile gauche qui s’identifie à des politiques progressistes mais aussi une aile droite, pro-patronat.

C’est du Parti républicain que provient « le danger absolu pour les droits démocratiques et pour les intérêts de la classe ouvrière». Ses candidats ont éliminé les modérés et le débat a lieu entre groupes d’extrême droite. Sa base de classes se situe maintenant parmi les fractions les plus réactionnaires du grand capital: les pétroliers, les industries d’armements, les banques, les fonds spéculatifs et le capital financier ; et sa base sociale est constituée de «Blancs» aisés et de populations «blanches» fragilisées par la misère. Teresa Albano a souligné le scandale que constitue le fait que quelques milliardaires soient devenu capables d’influencer les élections. La nouvelle oligarchie américaine est une réalité !

La campagne pour l’investiture démocrate est dominée par deux candidats, Hillary Clinton et Bernie Sanders. Ce dernier, qui se qualifie lui-même de socialiste démocratique, a placé en tête des débats la question des inégalités: «Il tient un discours remarquable sur sa vision du socialisme mais il est d’abord écouté parce qu’il a un message fort contre les banques et le capitalisme financier et qu’il présente des solutions radicales en faveur de la redistribution des richesses.»

Hillary Clinton continue toutefois à se placer en tête des sondages: elle fait des propositions perçues comme progressistes concernant l’économie, les salaires et la régulation économique. Elle est aussi préférée dans l’opinion sur plusieurs questions sociales, l’immigration, les droits des femmes, les armes et le racisme.

La question la plus aiguë pour la société américaine demeure celle des meurtres de jeunes Afro-Américains par la police. Cela met aussi en cause la totalité des systèmes de justice criminelle et de l’éducation, ainsi que l’inégalité de la protection de la santé et l’inégalité de revenus. Le mouvement «Les vies noires comptent» («Black Lives Matter») a eu un profond impact. On assiste à la prise de conscience que ces crimes, qui étaient perpétrés dans l’ombre, sont désormais sous la lumière du jour. Une nouvelle génération de luttes, y compris celle des travailleurs contre les bas salaires, est en train de naître.

L’enjeu, pour le CPUSA, est de travailler au rassemblement de toutes ces forces populaires et progressistes.

 

Michel Muller, Relations internationales du PCF
article paru dans Communistes du 9 décembre 2015

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le 10 December 2015

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