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Discours Alexis Tsipras au siège du PCF

Alexis Tsipras

Candidat de la gauche à la présidence de la Commission européenne

Paris, le 3 février 2013

 

SEUL LE PRONONCE FAIT FOI

 

Amis et camarades,

 

C’est un vrai plaisir pour moi qu’une des premières étapes de notre campagne pour les européennes et pour ma candidature au nom du Parti de la Gauche Européenne, se déroule ici à Paris.

 

Le Paris des grandes luttes sociales, des grandes révolutions et des grands bouleversements.

Une révolution similaire, pacifique, un grand bouleversement est nécessaire pour les peuples d’Europe aujourd’hui. Parce que l’Union Européenne a besoin d'une réorientation radicale de ses politiques.

Cela nécessite un grand changement du rapport des forces, quelque chose qui constituera un premier pas vers un virage radical à gauche.

Pour sa refondation.

Et pour son retour aux valeurs de solidarité, de démocratie et de cohésion sociale.

 

Nous sommes aujourd’hui ici, tous et toutes ensemble, compagnons de route de ce grand, difficile, mais aussi fascinant voyage de l’espoir et du changement.

Pour changer l’Europe.

Pour changer notre vie.

 

Et afin de changer l’Europe il faut l’immerger de nouveau dans les principes et les valeurs des Lumières.

Dans les impératifs politiques de la Révolution Française.

Dans le radicalisme, toujours pertinent aujourd'hui, du gouvernement Herriot – le gouvernement de coalition du peuple de la Gauche.

Qui, au début des années ’20, a mené la bataille contre les Banquiers voraces.

Contre «le mur de l’argent» que la Banque de France avait bâti face aux réformes économiques et sociales de son gouvernement.

 

Et, aujourd’hui, un nouveau «mur de l’argent» est bâti en Europe par le néolibéralisme et son « gros bras » – la soi-disante «Banque Centrale Européenne»

Qui est seulement la réplique parfaite de la Bundesbank.

 

Un «mur de l’argent» qui ne stabilise pas mais, au contraire, menace la zone euro.

Et favorise les antagonismes nationaux.

Economiques et aussi sociaux.

Desquels sont sorties deux guerres sanglantes pour l’Europe

Elles ont éclaté, la première il y a exactement 100 ans

En 1914

Et la deuxième, il y a 75 ans

En 1939

 

Nous devons reconstruire l’Europe.

 

En démolissant ce nouveau mur de division

Entre le Nord riche avec les excédents commerciaux

Et le pauvre Sud avec les déficits commerciaux

Entre créanciers et emprunteurs

 

En démolissant le nouveau mur européen qui divise nos sociétés

En sociétés des "deux tiers"

C’est-à-dire, en sociétés dont les deux tiers souffrent en permanence à cause de l’austérité

Se trouvant à la limite de la survie

Et au même moment,

Un tiers se comporte comme s’il n’y avait pas de crise

Il s’enrichit par et pendant la crise

 

Beaucoup pensent que nous sommes excessivement optimistes ou, même, des marchands de mots.

Ils nous disent : vous n’êtes pas capables de gagner face à de si énormes adversaires, les banques et les marchés.

Mais nous le savons bien que nous pouvons envahir la Bastille du néolibéralisme global, qu'est l’actuelle Europe néolibérale.

 

Tout ce qu’il faut c'est profiter de la sagesse de l’expérience collective, accumulée par des années de luttes sociales des peuples d’Europe. Tout ce qu’il faut c'est d’évaluer de manière critique les leçons  des gouvernements importants de la Gauche au 20ème siècle.

Comme, par exemple, le Front Populaire en 1936

Ou le gouvernement du «programme commun de la Gauche» en 1981. 

Aujourd’hui, certainement, les conditions de 1981 sont, malheureusement, renversées.

Les socialistes rejettent leurs mandats progressistes

Et, au contraire, ils sont les «co-managers» du consensus néolibéral, ensemble avec Madame Merkel.

Or, nous sommes obligés de leur demander avec force:

Aux côtés de quelle Europe êtes-vous ?

 

Êtes-vous avec l’Europe des marchés et du capital, ou avec l’Europe de peuples?

 

L’Europe de l’austérité qui divise entre Nord et Sud, par quelque frontières virtuelles au long du Rhin, ou avec l’Europe de la cohésion sociale et de la solidarité qui unit tous les peuples ?

 

C’est ça le dilemme.

 

Et ce dilemme est symbolisé aujourd’hui en Europe, d’un côté par Mme Merkel et ses soutiens et, de l’autre côté, par SYRIZA et le Parti de la Gauche Européenne.

Et quand on arrive à ce dilemme, on ne peut pas être à bord de deux bateaux à la fois.

Qui propose de le faire finira dans les eaux.

 

Notre but est de réunifier l’Europe, cette Europe que le néolibéralisme aujourd’hui divise.

 

Unies

Toutes les forces de la Gauche partout

Parce que ce qui compte pour la gauche aujourd’hui c’est tout ce qui unit

Et nous, pour réunifier l’Europe, il faut d’abord unir nos forces

 

Nous l’avons fait en Grèce grâce à SYRIZA.

Et cette unité a créé une, inattendue même pour nous, dynamique sociale et politique, autosuffisante et forte

 

Nous pouvons, tous et toutes ensemble, changer l’Europe.

Nous pouvons travailler pour une Europe démocratique, sociale et écologique.

 

Avec des priorités:

 

  • L’arrêt immédiat de l’austérité et l’annulation des memoranda. Pour arrêter la redistribution la plus violente des revenus, de la richesse et du pouvoir, contre le monde du travail et en faveur du capital.

 

  • La refondation démocratique de la zone euro. Afin que la Banque Centrale Européenne devienne un véritable banque centrale, à savoir, un créancier de dernier ressort pas seulement pour les banques mais aussi pour les Etats.

 

  • Une Conférence Européenne sur la Dette. Pour une solution collective et solidaire au surdettement dans la zone euro.

 

  • Un «New Deal» européen. Pour le développement équilibré et durable du Continent

 

  • La transformation écologique de la production

 

  • La réforme du «cadre» européen sur l’immigration

 

 

 

Chers amis, Chers camarades

 

Permettez-moi d’avouer quelque chose que je crois profondément.

Si le gouvernement de François Hollande était différent, toute l’Europe aujourd’hui serait différente.

 

Mais, au lieu d’être le contrepoids et l’obstacle face au néolibéralisme et «l’Europe allemande», le gouvernement Hollande fonctionne comme le multiplicateur politique du gouvernement Merkel.

Et comme défenseur de la politique la plus à droite que l’Europe n'ait jamais subi.

Parce que dans la photo de famille de la droite Européenne, plus à droite de Madame Thatcher se trouve Madame Merkel.

Et encore plus à droite est Mr. Scheuble.

 

 

 

 

Ça fait seulement quelques jours

Que François Hollande lui-même

A annoncé des coupes budgétaires de 50 milliards d’euros pour la période 2015 - 2017

C’est-à-dire, austérité qui conduira à la récession, et réduira la - déjà faible - croissance de la France.

 

Et, puisque l’économie française a un poids spécial en Europe

L’austérité de Mr. Hollande est, pour tous nous dans la zone euro, encore une poussée dans la récession.

 

Est-il possible que Mr Hollande n’ait rien entendu du débat international sur l’échec de l’austérité en Grèce ?

 

Il ne voit pas que, la seule chose que l’austérité arrive à faire, est d’approfondir la crise économique en nourrissant  la récession ?

Et de créer, en même temps un problème de Démocratie ?

 

Parce que du chômage, de la pauvreté et de la difficulté à survivre surviennent la peur et le désespoir

Et, malheureusement, ouvrent les oreilles de plus en plus de personnes au discours politique étroit et diviseur de l’extrême droite populiste .

De l’extrême droite populiste, qui ne représente pas une solution mais, au contraire, est un plus grand danger encore pour les peuples de l’Europe.

Avec un programme politique tellement intolérant qui se limite à l’immigration et au recul de l’intégration de la démocratie dans l’Union Européenne.

Qui dirige la peur générale de la crise vers «l’autre», vers l’étranger, vers le frère.

Les fascistes et les racistes, qui cherchent les votes de ces parties de la population touchées fortement par l’austérité, prétendent que l’immigration est une dimension cruciale de la crise.

Faisant ainsi innocente l’austérité néolibérale 

Car, dans tous les autres champs, l’extrême droite est entièrement néolibérale.

Et c’est pour ça que son fonctionnement politique est celui de la force en réserve tactique du néolibéralisme

C’est un rôle qui, en Grèce, a été prouvé.

 

Avec l’organisation neo-nazie “Aube Dorée” qui prétend d’être une force anti système, alors qu'elle est en réalité le bras armé du système.

C’est pour cette raison là que, à part Mme Merkel, Mme Lepen doit se féliciter de l’austérité imposée par Mr. Hollande.

Car ça lui offre le carburant dont elle a besoin pour répandre son obscurité partout en Europe.

Le 25 mai, le vrai dilemme est très clair:

 

D’un côté, les dirigeants  politiques de la crise

Ceux qui appliquent le consensus néolibéral

La politique de la peur, de la récession et du recul de la Démocratie en Europe

La droite, ensemble avec les socio-démocrates de Mr. Hollande et de Mr. Schulz

 

Et de l’autre côté,  les peuples d’Europe

Qui, indépendamment de leur origine idéologique ou leur préférence partidaire, chacun et chacune,  nous regardent :

La Gauche Européenne de l’espoir et du changement

 

Et c’est pour cette raison que nous adressons à chaque citoyen actif, chaque démocrate, progressiste, de gauche,  social-démocrate et socialiste

Pour participer aux élections

Pour voter

Parce que si ils ne votent pas, autres vont voter à leur place

Parce que ce sont les simples mathématiques de l’urne

Voter avec son esprit et avec son cœur.

 

La Gauche Européenne est la seule force crédible de pouvoir alternative au néolibéralisme des conservateurs et de la social-démocratie.

Venir avec nous pour remplacer la peur par l’espoir

Venir avec nous pour reconstruire l’Europe de la démocratie et des droits humains

 

 

Amis et camarades,

 

Aujourd’hui

Avec votre présence combative

Vous avez donné de l’espoir au changement

Vous avez donné de la force à la démocratie

Vous avez donné de la perspective à la Gauche Européenne

Le 25 Mai nous serons la surprise heureuse et positive

 

Nous serons haut pour lever aussi haut le drapeau de la Démocratie en Europe

 

Salut et merci à tous et à toutes

 

 

 

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Discours Alexis Tsipras au siège du PCF

le 03 February 2014

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