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Des humains prisonniers des fermetures et des contrôles des frontières

Les drames humains de l'immigration continuent dans le silence et l'indifférence du gouvernement français alors que la justice française s'acharne à vouloir pénaliser la solidarité comme le prouve le nouveau procès de Pierre-Alain Mannoni dans quelques jours à la Cour d'appel de Lyon. Ce militant solidaire va de tribunal en tribunal depuis trois ans pour expliquer la solidarité dont il a fait preuve face à trois personnes migrantes dans les Alpes-Maritimes.

Ces drames humains sont les conséquences des choix politiques des chefs d'Etat, de la fermeture des frontières aux humains.

En octobre 2019, 39 migrants étaient retrouvés morts dans un camion frigorifique en Angleterre. En ce début d'année, les passeurs continuent leur trafic et vendent à prix d'or des embarcations de fortune en France pour traverser la Manche. Plus de 2500 migrants auraient été secourus en Manche durant l'année 2019. Il y a quelques jours, à Roissy, un mineur a été retrouvé mort dans le train d'atterrissage d'un avion d'Air France d'Abidjan.

L'irresponsabilité, le cynisme de la France et de l'Europe continuent en déléguant à la Libye le sauvetage des naufragés de la Méditerranée tout en connaissant parfaitement les méthodes des garde-côtes. Comment un pays en guerre comme la Libye pourrait assurer les sauvetages en mer, et cela malgré les centaines de milliers d'euros d'aide de l'Europe?

D'après les Nations unies, il y aurait plus de 55 000 réfugiés et 660 000 migrants résidant en Libye, pris au milieu de la guerre entre le maréchal Haftar et le gouvernement d'union nationale de Al Sarraj. Ces personnes déplacées survivant dans des conditions effroyables se retrouvent au milieu du chaos de la Libye et de l'internationalisation du conflit et des stratégies conflictuelles de pays comme la Turquie.

La France ne peut rester silencieuse face à ces drames humains. Il faut d'urgence ouvrir des voies légales et sécurisées de migrations pour ces personnes à la recherche de lieux de vie et ouvrir les discussions avec les ONG en capacité de faire les sauvetages en mer.

Il est aussi urgent de sortir le délit de solidarité du texte de loi Asile-Immigration comme le préconise le Conseil constitutionnel.

La France doit reprendre le chemin du droit international et des droits humains.

Cécile DUMAS,
responsable-adjointe du secteur international du PCF
chargée des enjeux migratoires

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Des humains prisonniers des fermetures et des contrôles des frontières

le 13 janvier 2020

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