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Solidarité avec les peuples de Turquie et du Rojava

Tous les jours, les habitantes et habitants des municipalités de Turquie, dont les maires issu-e-s du Parti démocratique des peuples (HDP) viennent d'être destitués et pour la plupart emprisonnés par le régime d'Ankara, marchent nombreux dans les rues de leur ville contre cette dictature qui ne dit pas son nom. Nombreuses et nombreux aussi sont celles et ceux qui chaque jour, malgré la police et les forces armées qui quadrillent le pays, manifestent pour la paix et contre l'invasion militaire turque du Rojava.

A l'occasion de son passage en Turquie pour la 21e conférence internationale des partis communistes et ouvriers à Çeşme (métropole d'Izmir), mi-octobre moins de 10 jours après la guerre déclenchée par le président turc Recep Tayyip Erdogan contre le Rojava, la délégation du PCF1 se devait d'exprimer de vive voix aux forces de la résistance démocratique en Turquie le plein soutien et la totale solidarité des communistes et des citoyen-ne-s de notre pays.

C'est dans cet objectif que le 19 octobre, nous avons rencontré longuement le député HDP d'Izmir, Murat Çepni, et la direction locale du parti, ainsi que Tunç Soyer, maire CHP de cette ville de 6 millions d'habitant-es, élu en mars dernier avec le soutien des forces démocratiques et de gauche comme le HDP.

Nos camarades ont tenu à remercier, à travers nous, les militant-e-s et parlementaires du PCF, les Françaises et Français qui se mobilisent à leurs côtés pour la démocratie et pour la paix. C'est d'autant plus vital que la gravité de la situation en Turquie et dans la région n'est pas sans rappeler les pires catastrophes de l'histoire du XXe siècle (le génocide arménien, les deux guerres mondiales, les massacres et expulsions des populations grecque et arménienne de Smyrne (Izmir) en 1922) et qu'il s'agit par notre action et la solidarité internationale d'empêcher de nouveaux crimes contre l'humanité.

Face à la politique d'extermination des kurdes, arméniens, chaldéens ou arabes du Rojava syrien, face à l'élimination quasi systématique de tout opposant à son pouvoir, face à la brutalité d'Erdogan, les déclarations qui donnent bonne conscience seront toujours insuffisantes. RT Erdogan exerce un chantage sur les dirigeants européens sur les enjeux migratoires et de sécurité régionale ou globale mais, pour les responsables du HDP, et le PCF partage ce point de vue: devant un tel autocrate ce n'est pas en lui cédant qu'on le fait reculer, c'est en développant contre ses ambitions hégémoniques une action politique et diplomatique ferme qui ait pour objectif central la protection de peuples et le retour à une paix durable.

La guerre avec pour objectif le nettoyage ethnique et la destruction de l'expérience politique du Rojava en Syrie par les armées turques, le laisser-faire ou la complicité des puissances internationales, c'est, nous dit l'un de nos camarades, «l'équivalent de l'écrasement de la Commune de Paris. Il en va de notre intérêt à tous, tous les démocrates, de défendre le Rojava où toutes les composantes du peuple syrien vivaient ensemble en paix. Les paroles, les critiques ne suffiront pas, il faut des actes. Mais ce qui est certain, c'est d'abord que les puissances occidentales, russe ou régionales ne peuvent fixer leurs orientations politiques, diplomatiques et de défense nationale à partir de l'unique question des menaces que Daesh fait peser sur leurs pays, et ensuite, que ce n'est pas à elles quoi qu'il en soit de déterminer le présent et l'avenir du peuple kurde, du Rojava et des démocrates turcs. Etats-Unis, Russie, France… tous ! doivent maintenant partir, ils doivent quitter la région.»

Tunç Soyer qui dirige, depuis quelques mois seulement, la municipalité d'Izmir nous a reçues à l'Hôtel-de-Ville. Le maire et sa majorité sont bien décidés à faire de leur ville une actrice majeure de la solidarité locale et internationale, elle qui compte 6 millions d'habitant-e-s et accueille près de 150 000 réfugiés syriens et afghans principalement. «La démocratie, comme la paix, nous dit-il, est un art de vivre précieux et je suis convaincu du potentiel de changement politique dont recèle le renforcement de la démocratie locale pour résister et contrecarrer la montée des populismes et totalitarismes au plan mondial». Une première rencontre permettant de lui donner des éléments sur la situation à la veille des élections municipales en France et des projets réalisés dans les villes à majorité de gauche dirigées ou avec la participation d'élu-e-s communistes; et une rencontre qui aura des prolongements dans les mois qui viennent.

Lydia SAMARBAKHSH
responsables des Relations internationales du PCF

 

1. Lydia Samarbakhsh et Méline Le Gourriérec, secteur International du PCF.

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Solidarité avec les peuples de Turquie et du Rojava

le 31 October 2019

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