Le 25e Forum de São Paulo s’est réuni cette année du 25 au 28 juillet à Caracas au Venezuela. Il a été l’occasion de nombreuses rencontres pour la délégation* du Parti communiste français en particulier avec les partis de la coalition du gouvernement vénézuélien, le ministre des Affaires étrangères du Venezuela et avec le chef de l’Etat, Nicolás Maduro.
Ce forum a été créé en 1990. Cette organisation voulait rassembler des partis politiques et des organisations de gauche d’Amérique latine et des Caraïbes. Son objectif était de promouvoir des alternatives aux politiques libérales dominantes dans la région dans les années 1990 et permettre une coordination latino-américaine dans les domaines économique, politique et culturel.
En 1990, une soixantaine de pays participaient au débat de ce forum. Ce sont maintenant 120 organisations de 25 pays différents.
La secrétaire exécutive du Forum est actuellement Monica Valente, brésilienne, membre du PT. Elle pourra sans aucun doute se féliciter de la réussite du forum à Caracas en termes de représentation. Il a été annoncé la présence de 713 délégués ou invités de 130 pays différents; et cette année marquera certainement celle de la relance politique de cette instance et la volonté de continuer à élargir la représentation au sein du secrétariat.
D’ailleurs, la droite a bien appréhendé la réussite de ce forum. Bolsonaro et Guaido se sont beaucoup agités sur les réseaux sociaux pour dire du mal du forum et accuser Maduro de «dépenser beaucoup d’argent pour recevoir tout ce monde alors que le peuple vénézuélien meurt de faim et manque d’eau».
L’ouverture du forum a été marquée par une information importante de la part du PSUV, la signature d’une plateforme commune des forces de gauche qui montre son unité et la relance du dialogue pour trouver des réponses à la crise économique, à la crise sociale du pays, mais aussi pour résister aux attaques et à l’ingérence de pays voisins.
Cette plateforme parait un moment important pour montrer au peuple vénézuélien l’unité des forces de gauche et la recherche de solutions pacifiques permettant de répondre aux besoins de la population. Le Parti communiste vénézuélien soutient fortement l’indispensable obligation de renouer avec le débat politique entre toutes ces forces progressistes qui soutiennent le gouvernement actuel.
Ce forum a aussi été marqué par des prises de parole très fortes des mouvements féministes, des mouvements des peuples indigènes, des paysans, et des afro-descendants.
La déclaration finale du forum, juxtaposée à de nombreuses résolutions, montre bien la volonté, la nécessité de relancer une concertation régulière des forces politiques, des mouvements citoyens d’Amérique latine et des Caraïbes face à une offensive très forte de la droite, des politiques néolibérales, autoritaires et réactionnaires.
Ainsi, de nombreuses forces politiques de gauche ont signalé le besoin de construire un front international contre le fascisme et l’impérialisme. Les attaques contre la démocratie, les attaques contre la souveraineté des peuples ne se résument malheureusement pas au simple continent sud-américain. Les attaques de l’extrême droite sont multiples et internationales et la réponse progressiste doit elle aussi être internationale.
La déclaration finale du forum appelle à amplifier les prises de position mondiales en faveur de la souveraineté du peuple vénézuélien et son droit de vivre en paix.
Tout comme l’ensemble des discussions demande aux forces de gauche du monde entier de marquer plus fortement leur solidarité dans le cadre de la lutte contre le blocus et les sanctions nord-américaines infligées à Cuba et au Venezuela.
Le Parti communiste français continue de s’engager dans ces luttes et cette solidarité. Et pour cela, il est important de partir de la nouvelle réalité de l’Amérique latine et des Caraïbes et de dialoguer avec de nombreuses forces politiques, de mouvements sociaux et populaires.
Cécile Dumas
membre du CN,
responsable-adjointe du secteur international du PCF.
Article publié dans CommunisteS du 29 août 2019.
*Cécile Dumas et Laurent Péréa, responsables-adjoints du secteur international du PCF.
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