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"La Turquie bascule dans la dictature" (PCF)

Sous la pression de Recep Tayyep Erdogan, le Haut Comité Electoral vient d'annuler le scrutin municipal d'Istanbul. Après 25 ans de règne sans partage de l'AKP qui lui a permis de quadriller les réseaux clientélaires et de maîtriser de gigantesques revenus, le poulain du président, Binali Yildirim, a été défait par une coalition conduite par Ekrem Imamoglu (CHP) traduisant une montée en puissance de l'opposition dans tout le pays.

Le Haut Comité Electoral, qui avait dans un premier temps validé l'élection, a annulé le scrutin général mais a maintenu tous les maires des districts AKP élus, dans une véritable parodie juridique. Désormais, en Turquie, l'opposition peut se présenter aux différentes consultations mais il lui est interdit de remporter la moindre victoire. Alors que les autorités contrôlent toutes les procédures, des membres de bureaux de vote sont désormais traduits devant des tribunaux pour "fraudes" tandis que 40 000 électeurs sont déclarés incapables, censés souffrir de maladies mentales.

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer ce coup d'Etat électoral aux cris de "Erdogan, voleur !" d'autant qu'un administrateur provisoire, membre de la famille présidentielle, préside maintenant aux destinées de la ville.

En dépit de manipulations et de tricheries constantes, R.T. Erdogan était dépendant de la légitimité des urnes. Il s'en affranchit désormais faisant basculer la Turquie dans la dictature. Il s'agit d'une fuite en avant qui contribue à mettre ce pays en coupe réglée : délitement économique, démentèlement des institutions et des contre-pouvoirs, climat de haine, arrestations, révocations, guerres ouvertes contre les Kurdes. Dans la perspective du nouveau scrutin du 23 juin, il faut s'attendre à une flambée des violences et à une criminalisation de l'opposition.

La France et l'Union européenne, tétanisées par la question migratoire, n'esquissent pas la moindre réaction alors qu'elles savent parfois être plus promptes ! La durabilité du régime de R.T. Erdogan s'appuie en partie sur cette lâcheté.

En ces circonstances, le Parti communiste français (PCF) exprime sa solidarité avec tous les démocrates de Turquie et salue le courage de cette résistance ainsi que le sens des responsabilités du Parti démocratique des peuples (HDP). Paris et Bruxelles doivent désormais condamner et rompre avec cette dictature.

Parti communiste français,
Le 8  mai 2019

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le 08 mai 2019

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