Ce 12 juin 2018, soit plus de six décennies après la signature de l'armistice mettant fin à la meurtrière guerre de Corée, le président des États-Unis et celui de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) se sont rencontrés. La poignée de main à Singapour entre Kim Jong-un et Donald Trump est donc un événement qui pourra faire date dans l'histoire.
Les engagements répertoriés dans le communiqué commun – la dénucléarisation de la péninsule coréenne, la promotion de «la paix et de la prospérité», l'instauration de «nouvelles relations» entre la RDPC et les États-Unis – n'ont toutefois que la valeur d'une déclaration d'intention pouvant être défaite à tout moment.
Il est un fait : Trump a reconnu la qualité de chef d’État à Kim Jong-un : la réalisation d'un rêve décennal nord-coréen. Sur cette base on peut certes envisager un processus pouvant ouvrir une fenêtre sur un projet pacifique.
Il est toutefois des questions essentielles et des faits qui dans les dernières semaines appellent à la vigilance et peuvent être autant d'obstacles sur la voie de la paix.
En effet, des doutes émergent lorsqu’un Président états-unien qui, à peine 24 heures plus tôt, a renié sa signature au bas d'une déclaration commune avec les six autres pays du G7.
La confiance est plus qu’ébranlée lorsque le chef d’État de la plus grande puissance, y compris nucléaire, renie la signature de son pays au bas d'un accord multilatéral sur le nucléaire iranien.
Comment, enfin, peut-on imaginer que le régime nord-coréen renoncera à l'arme nucléaire en se soumettant à la seule garantie des États-Unis qui viennent de relancer la course à cette arme définitive en engageant un budget d'un total de 1700 milliards de dollars pour les trente prochaines années en vue de sa «modernisation»?
On peut aussi s’interroger sur la sincérité d'un Trump dont l'un des «adversaires» principaux est la Chine, frontalière de la Corée, la concurrente redoutée sur sa route hégémonique pour le seul profit des oligarques états-unien?
La voie de la paix – il est nécessaire de le rappeler - ne peut qu'être multilatérale, sous la direction des Nations unies et le contrôle des peuples agissant pour un véritable et progressif désarmement nucléaire universel.
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