Le gouvernement conservateur letton vient de lancer une série de mesures vexatoires à l'encontre des "non-citoyens", qui sont des résidents permanents dans le pays, qui y paient leurs impôts, mais qui n'ont ni passeport letton, ni droit de vote. Ils représentent en Lettonie 12% de la population. Les russophones en constituent les deux tiers, mais on trouve également des Biélorusses, des Ukrainiens, des Polonais et des Lituaniens. L'Estonie, où les non-citoyens recouvrent 6% de la population, a pris des mesures en 2016 pour abolir, à terme, ce statut.
Alors que le gouvernement letton brandit la question historique comme prétexte, la raison réelle de la permanence de ce statut discriminatoire dans un pays membre de l'Union européenne est politique. La droite lettone craint de perdre le pouvoir qu'elle occupe, dans des cadres divers de coalition, depuis l'indépendance. Elle instrumentalise cette question pour exacerber l'agitation nationaliste dans le pays dans la perspective des élections législatives qui auront lieu le 6 octobre prochain.
Récemment, le gouvernement letton a annoncé vouloir renforcer la lettonisation de l'enseignement dans les écoles russophones du pays d'ici 2021.
Surtout, alors que les non-citoyens ont adressé une pétition au Parlement européen afin qu'il leur soit accordé le droit de vote aux élections européennes de 2019, le président du Congrès des non-citoyens de Lettonie, Alexandre Gaponenko, a été arrêté par la police de Sécurité d'Etat, le 20 avril dernier, accusé de menées "subversives".
Le PCF demande:
Parti communiste français
le 7 mai 2018
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