Accueil
 
 
 
 

Solidarité avec Salah Hamouri et tous les prisonniers politiques palestiniens

Le 28 février, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien qui vient de passer six mois dans les prisons israéliennes, a été présenté devant le tribunal à Jérusalem. Il a annoncé devant la cour qu’il boycottait ce tribunal et a déclaré : « Je ne veux ni avocat ni représentation légale pour le simple fait que la détention administrative est une pratique illégale qui me prive de liberté. Il n’y a aucune charge contre moi et mon incarcération repose sur un dossier secret qui est contrôlé uniquement par les services de renseignements. Je ne veux pas participer à cette procédure dans ce lieu où la justice est la grande absente. Je demande à mon avocat de se retirer de cette audience. »

Le 26 février le ministre israélien de la Défense, Avidgor Liberman, avait déjà pris la décision de prolonger de 4 mois la peine de Salah.

Si l’acharnement contre Salah Hamouri témoigne du mépris de la justice israélienne pour le droit international, dans les prisons israéliennes 6 171 prisonniers politiques sont également victimes de ce mépris. 450 Palestiniens, incarcérés sous le régime de la détention administrative, mènent également un mouvement de boycott des tribunaux. 350 mineurs, dont Ahed Tamimi, détenus dans des conditions intolérables et en totale violation de la Convention internationale sur les droits de l’enfant, convention signée par Israël qui déclare : « Les États-partis veillent à ce que nul enfant ne soit privé de liberté de façon illégale ou arbitraire. L’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit être en conformité avec la loi, n’être qu’une mesure de dernier ressort, et être d’une durée aussi brève que possible. » 10 députés, dont Marwan Barghouti, enlevé illégalement par les Forces israéliennes en 2001, et Khalida Jarrar chargée des prisonniers au Parlement palestinien.

En menant cette politique, les forces de sécurité israéliennes poursuivent un but que dénonce Hamira Hass dans Haaretz : «[...] Beaucoup des arrestations sont un autre moyen par lequel Israël entreprend, systématiquement, de saper et de défaire le tissu social palestinien afin d’affaiblir sa capacité de résister à l’occupation et de la défier. »

Une curieuse complaisance de la communauté internationale. Comment peut-on se dire ami d’Israël et soutenir un gouvernement quand des Israéliens, tels Zeev Sternhell, s’inquiètent : « Quand, exactement, les Israéliens, au moins en partie, ont-ils compris que leur cruauté envers les non-juifs sous leur emprise en territoires occupés, leur détermination à briser les espoirs de liberté et d’indépendance des Palestiniens ou leur refus d’accorder l’asile aux réfugiés africains commençaient à saper la légitimité morale de leur existence nationale ? »

Nous demandons avec insistance au Président de la République et au ministre des Affaires étrangères de sortir de leur trop prudente réserve et de réagir au camouflet qui, dans le cadre de l’incarcération de notre compatriote Salah Hamouri, a été infligé par Benyamin Netanyahou à la France, d’entendre les voix qui en France et dans le monde demandent justice et respect pour le peuple palestinien.

Le Parti communiste français participe aux campagnes qui demandent la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens. Derrière le sort de ces milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, c’est le sort de la paix qui se joue.

Nathalie L’Hopitault
membre de la commission des relations internationales du PCF
membre du collectif Palestine Solidarité avec les prisonniers palestiniens
article paru dans Communistes du 6 mars 2018