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Le projet de loi asile-immigration doit être retiré

C’est à une véritable levée de boucliers à laquelle se heurtent le président Macron, son premier ministre et le ministre de l’Intérieur après la présentation des dispositions du projet de loi asile-immigration. Des partis de gauche - Parti communiste français, France Insoumise, Parti socialiste, EELV - à des députés LREM, 470 associations nationales et locales de solidarité avec les migrants, les syndicats CGT, CFDT, FSU et l’Église de France..., tous condamnent sévèrement cette politique. Ce projet va au-delà de toutes les mesures répressives et d’expulsion déjà prises à l’égard de ces hommes et de ces femmes en état de vulnérabilité, fuyant la guerre, les violences, la misère.

En agissant ainsi, le Président de la République et le gouvernement, soutenus par Les Républicains et le FN, qui en veulent encore plus, instrumentalisent et attisent les peurs et les préjugés. En effet, il n’existe aucune menace « d’invasion étrangère », ni de surcharge financière insupportable, ni de risque d’accueillir « toute la misère du monde ».... Ces propos ne reposent sur aucune réalité. Par contre, il n’est jamais fait mention des 3 millions de Français, migrants eux aussi, vivant à l’étranger, et qu’avec 6 migrants accueillis pour 1 000 habitants (données Eurostat) notre pays n’est qu’en vingtième position sur les 28 pays de l’UE. Tout le reste n’est que fantasmes !

La politique française doit prendre la pleine mesure des évolutions actuelles des mouvements migratoires. Les réponses apportées aujourd’hui au même titre que celles de l’UE sont les pires et porteuses de nouveaux drames, d’injustice et d’inhumanité.

Cette politique de dissuasion migratoire, de renforcement des expulsions de migrants dits “clandestins”, d’accords honteux et criminels avec la Turquie et la Libye, de construction de murs électroniques et de fermetures des frontières, d’aides au développement en Afrique, détournées en partie au profit de dispositifs sécuritaires, d’accords de libre-échange défavorables aux pays les plus pauvres : tout cela doit changer.

Dans cette mondialisation capitaliste, libérale et militarisée, la solidarité est la seule voie pour lutter contre les inégalités mondiales grandissantes, véritables bombes à retardement, les violences ethniques, religieuses et la montée des nationalismes. N’ajoutons pas du malheur au malheur à ces hommes et ces femmes qui cherchent refuge dans notre pays et à se construire une vie digne de ce nom. Et toujours des morts et disparus en Méditerranée.

Devant le tollé provoqué par ce projet de loi, le président Macron et le gouvernement doivent abandonner ce projet, abroger la circulaire du 12 décembre organisant le flicage des migrants, stopper ce tri inhumain entre migrants, qui exclut les plus pauvres, qualifiés de « migrants économiques ».

Il s’agit d’ouvrir une large concertation nationale pour l’élaboration d’une véritable loi d’accueil, d’hospitalité et de fraternité qui respecte les conventions internationales d’affirmation et de défense des droits humains et élargisse les critères d’accueil et multiplie les centres d’hébergement.

Le Parti communiste français, pour sa part, est engagé de longue date dans cette lutte. Avec ses élus, ses parlementaires, ses militants, il agit pour apporter une aide concrète à ces hommes et ces femmes vulnérables et travaille à des réponses politiques nouvelles en France et en Europe pour que notre pays redevienne la patrie des droits de l’homme, terre d’accueil et de solidarité humaine.

Patrick Margaté,
Relations internationales du PCF,
Collectif Migrations
article paru dans Communistes du 17 janvier 2018